mardi 12 juin 2007

EDITORS, Paris, Black Session, 11/06/2007

Et zou, une nouvelle black session ! Editors cette fois ci. Présentés par Lenoir comme « la réponse anglaise à Interpol » et sur ce coup là on ne peut pas lui donner tort. Une voix grave et martiale, des guitares stridantes inspirées de la new wave, des morceaux sombres... Bref tout y est !

Est-ce que ça vient de moi ou est ce que le chanteur Tom Smith ressemble de plus en plus à un Dave Gahan jeune? De visage mais aussi sur certaines intonations ?... Bon après je n’ai jamais été doué pour les ressemblances mais là j’ai trouvé ça troublant ! En tout cas il a l’habitude de "vivre" ses morceaux intensément, en témoigne d’ailleurs son jeu de jambes épileptique! Le reste du groupe paraît du coup presque « transparent » à côté.

Bon mix des morceaux du premier album et du nouveau à sortir fin juin. C’est efficace. Ça joue fort et vite, bel enchainement de morceaux joliment construits. "Munich", "Blood", "All Sparks" ou encore "Fingers In The Factory" font à présent figure de classiques et s’imposent comme des chansons imparables auxquelles il paraît vain de résister. Les nouveaux morceaux s’insèrent bien (bon enchainement de "The Racing Rats" et du single du moment "Smokers Outside The Hospital Doors" en fin de set).

Seul bémol un public un peu trop statique et sage semble presque obliger le groupe à une certaine timidité, un léger retrait par rapport à ce qu’ils font passer habituellement. Et d’ailleurs, pour preuve, on se dit, au vue d’un rappel mené tambour battant après 23h (donc une fois le direct fini avec notamment un "Lights" étourdissant !), que le concert aurait vraiment pu s’emballer si le public avait réagi ainsi dès le départ, debout, les entourant sur la scène!

Bref une évidente confirmation de la qualité du quatuor, qui fait planer une menace grandissante au dessus de New York, à quelques semaines de la sortie du nouvel album de Interpol!!! Saine émulation cela dit ! New Wave is still alive my friends!!!

vendredi 8 juin 2007

BRETT ANDERSON, Paris, Le Nouveau Casino, 26/04/2007

Chose promise, chose due, je reviens sur un "grand" moment du mois d'avril: le retour du leader de SUEDE en live. La dernière fois qu'on l'avait aperçu sur une scène Parisienne remonte à quelques années, la fin de SUEDE, deux concerts acoustiques donnés en plein hiver, l'Elysée Montmartre (public assis et receuilli) et le MCM Café. Deux soirées consécutives encore ancrées dans les esprits.

Et puis ensuite un concert de feu THE TEARS a été annoncé... puis annulé. Et depuis après quelques teasers sur Youtube, l'album solo est là, et il est bien... On est juste heureux de le retrouver en fait car cela ravive forcément dans nos mémoires les souvenirs agités de la grande période "britpop" (tournée coming up de folie furieuse, singles atomiques...).

Et une fois n'est pas coutume, pour parler de ce concert je citerai un article lu dans Rock N Folk du mois de Juin, signé Jérôme Soligny car cela reflète tellement bien le souvenir laissé par ce concert que je ne peux que m'incliner:

"... Brett Anderson (...) a donné corps et âme aux meilleurs titres de son opus en solitaire ("scorpio rising", "the infinite kiss"). Parce que briller est l'histoire de sa vie, Anderson n'a pas manqué d'interpréter quelques chansons aux éclats de feu auxquelles son nom est désormais associé: "trash", "by the sea" ou "beautiful ones", reprises de tout coeur par un public ruisselant de bonheur."

Tout est dit. Et bien dit!

TRAVIS & UNKLE BOB, Paris, Le Bataclan, 07/06/2007


Militons pour offrir un clim au Bataclan!!! Mais après tout que demander de plus ? Une belle soirée, deux concerts excellents et un séjour au sauna : le tout pour le prix d’une place de concert ! Non franchement de quoi se plaint-on ? !!!

Bon heureusement on ne retiendra pas que la chaleur étouffante de la salle de concert de cette soirée ! Loin de là ! Tout d’abord une première partie totalement inconnue en ce qui me concerne : Unkle Bob. Groupe écossais. Je dois admettre que j’ai rarement été autant séduit par une première partie que je ne connaissais pas. Belles mélodies et solide présence. Apparemment je n’étais pas tout seul à apprécier si on en juge par les réactions plus qu’enthousiastes du public. Groupe à suivre forcément !


Et ensuite Travis a réellement emballé tout le monde. Une entrée sur scène (qu’on appellera depuis fin mars dernier) " à la Arcade Fire " mais en moins solennel et plus fun : ils arrivent du fond de la salle sur l’hymne de Rocky, à la manière d’un boxeur venant défendre son titre, suivi par des projecteurs dirigés de la scène. Début de concert sur " Selfish Jean ", un des titres emballants du dernier album et ensuite enchainement sans faille de tubes. Connus ou pas encore connus en fait ! Des tubes. Des vrais !

C’est en effet assez rare de trouver un groupe dont on se dit, au commencement de chacune des chansons, que la mélodie, les premiers mots ou le refrain est ancré quelque part dans une zone du cortex... Impressionnant cette faculté unique de la part de Fran Healey à pondre ces hymnes entêtants et à les enchainer avec une légèreté et une bonne humeur forcement communicative...


Il en manquait forcément bien sur mais d’un "writing to reach you" mémorable (un de leurs premiers titres "marquants" à mon sens les ayant fait basculer du statut de petit groupe indie sympathique au statut de groupe sur lequel on compte, et fabuleuse ligne nichée au sein d’un couplet "and what’s a wonderwall anyway") à un "side" tournoyant en passant par l’inévitable "sing". Les nouveaux morceaux s’insèrent parfaitement ("my eyes" émouvant, "closer" single évident). Et le rappel achève tout le monde : "flowers in the window" en acoustique, "humpty dumpty love song" morceau hypnotique et d’une beauté spleenante inégalée et final endiablé sur "why does it always rain on me" pendant lequel le public, en nage, est invité à sauter dans tous les sens !!!

Pas de pose inutile, pas de frime, juste de superbes chansons et une joie de vivre résolument insolente ! Un groupe heureux regarde partir vers l’air frais un public heureux.

Travis n’a certes pas la capacité de convaincre les d’jeuns fans des Arctic Monkeys ou des Klaxons et se complait volontiers dans une mouvance "brit pop mélodique à l’ancienne". Mais l’assistance est tellement convaincue qu’on se dit qu’après tout être à la mode n’est certainement pas le principal à partir du moment où on arrive à durer et à vieillir aussi bien que Travis.